top of page

Res musica, David Verdier

Spectacle à tiroirs et à ressorts, cet Enfant peut se lire aussi bien d’un regard innocent ou averti. Il faut saluer l’initiative de l’Opéra national de Montpellier de s’adresser à ses «juniors» pour développer chez eux la sensibilité qui leur fera fréquenter plus tard les salles lyriques. Nul besoin pour cela de revoir à la baisse les ambitions, ce que prouve cet excellent Enfant et les Sortilèges.

Le travail de Sandra Pocceschi ne donne pas vraiment dans la facilité et les conventions. Le parti pris, consistant à fuir la naïveté kitschissime d’une fidélité aux personnages, explore une dimension psychanalytique de l’Enfant et les Sortilèges. On feuillette un livre d’images totalement inédites, très loin des costumes que l’on peut voir dans certaines mises en scène. L’imagination nous emmène au-delà du signifiant, dans ces scènes qui ne retiennent de la narration qu’une enveloppe « idéalisée » aux frontières de l’abstraction mais finalement plus intéressantes que les poncifs drolatiques et art nouveau.

Les lacaniens adages (« Mais chante enfant »…) ponctuent le déroulement de l’action, à mi chemin entre orthographe défaillante et clin d’oeil réflexif. D’un geste liminaire consistant à casser une boule suspendue, Sandra Pocceschi en tire une déclinaison infinie, construite autour de la subversion comme découverte et affirmation de la personnalité. C’est fin et parfaitement intégré au flux d’images et de situations, comme pour mieux contourner l’obstacle de la série-séquence, aux transitions toujours délicates. Les lumières de Geoffroy Duval et les décors de Giacomo Strada maintiennent l’intérêt au plus haut, sans jamais faire retomber le suspens. 

 

 

Opéra Magazine, Jacques Bonnaure

La mise en scène de Sandra Pocceschi ouvre l’espace du rêve et n’assène pas une interprétation univoque. L’Enfant se rebelle contre un monde gris et morne (ses victimes sont représentées par des personnages vêtus de tenues ridiculement hors d’âge, mais qui s’humanisent ensuite et prennent vie), mais après cette phase de destruction, la découverte de l’empathie retourne la situation. Le mot magique « maman », au début associé à la répression et au surmoi, ouvre à la fin sur un univers réconcilié. Tout cela est charmant à voir, intelligent, profond et bien compris. 

 

Web théâtre, Caroline Alexander

Sandra Pocceschi abandonne tout réalisme pour transporter les spectateurs dans le cerveau de l’enfant, dans ses songes et ses chimères, un univers de personnages gris qui tour à tour deviennent horloge, fauteuil, théière, tasse, chat, écureuil ou arbre sans jamais en prendre les contours visibles. Cela crée de très belles images dans les décors minimalistes de Giacomo Strada, les lumières et vidéos oniriques de Geoffroy Duval, peuplées de globes, de bulles, de lunes et d’enfants déguisés en cour de récréation. 

 

Concert Classique, Alain Cochard

Sandra Pocceschi (avec Geoffroy Duval pour de belles lumières) signe une mise en scène exemplaire de naturel et de fluidité. Onirisme, mystère, drôlerie : tout à la fois libre et fidèle, son approche restitue parfaitement l’essence du chef-d’oeuvre de Colette et Ravel. L’économie de moyens va de pair avec une imagination de chaque instant et une direction d’acteur soignée. 

 

 

Forum Opéra, Maurice Salles

Jean Cocteau disait que « la beauté agit même sur ceux qui ne la voient pas ». A plus forte raison chez ceux qui la voient ! Car le spectacle conçu par Sandra Pocceschi (mise en scène), Giacomo Strada (décors), Cristina Nyffeler (costumes) et Geoffroy Duval (lumières et vidéo) est une réussite plastique. Un jeu continu de panneaux compose des espaces différents, où l’enfant, tour à tour Gulliver ou Lilliputien, se situe par rapport aux êtres qui peuplent un monde qu’il anime en y projetant ses sentiments. Ainsi, sans grands moyens, mais avec du talent et de l’enthousiasme, ce spectacle comble les spectateurs et contribue à rasséréner. Le succès qu’il recueille n’est pas le tribut obligé à un chauvinisme malsain mais un hommage mérité à ses artisans.

 

 

ConcertoNet, Gilles Charlassier

Sandra Pocceschi n’a pas cédé à une lecture premier degré. Dans une réduction de l’espace du plateau, elle a fait tenir l’espace de la chambre, qui s’élargit progressivement aux dimensions du songe – on appréciera l’équilibre des décors de Giacomo Strada, entre variété et cohérence visuelle. La transformation du sermonneur «méchant enfant» en «mais chante enfant» inscrit sur le rideau au début du spectacle résume une poésie aux allures de manifeste dans l’affleurement psychanalytique de délicieux relents oulipiens.

Soutenues par des éclairages nocturnes fort à propos, jouant au passage des ombres, à l’image de la saynète des chats, les séquences animalières amplifient remarquablement le pouvoir suggestif de la musique, non sans une certaine tendresse. Les forces chorales sont déplacées avec efficacité, quand bien même la conclusion cathartique respecte des codes établis.

 

 

Classique news, Sabino Pena Arcia

Le projet artistique de Sandra Pocceschi est pragmatique et surtout très esthétisant. Dans une grande économie de moyens, avec une grande intelligence, elle donne une cohésion plastique et thématique à l’œuvre. L’œil et l’esprit sont en permanence chatouillés par les talents combinés de la metteure en scène et Giacomo Strada, Cristina Nyffeler et Geofrroy Duval (pour les décors, costumes et lumières respectivement). Un projet et des jeunes artistes à suivre. Félicitations à toute l’équipe!

 

ODB Opéra passion

La mise en scène entraine dans le monde du rêve ou plutôt du cauchemar avec intelligence et approche psychologique remarquablement rendues. Les situations sont pointées avec une justesse sobre et parfaitement compréhensible. Un beau travail d’épure dans la révolte de l’enfant, dans le cauchemar qui s’ensuit et dans le pardon final 

 

 

Midi libre, Michèle Fizaine

On ressent les blessures profondes, mais aussi la douceur que porte une nuit mystérieuse, peuplée d’être inattendus. Sandra Pocceschi a donné à L’Enfant et les sortilèges de Maurice Ravel un côté fascinant, et sa mise en scène, tendre et drôle, met en valeur la fraicheur et la sincérité des chanteurs d’opéra Junior.

 

 

La Marseillaise, Alain Breton

La mise en scène de Sandra Pocceschi, éclairée par Geoffroy Duval, est d’une belle élégance et l’ambiance nocturne parfaitement rendue.

bottom of page